Les agents du conseil départemental de l’Ain étaient en grève le 7 octobre pour défendre leurs conditions de travail, leur pouvoir d’achat et les services publics. Très forte mobilisation des agents sociaux et nombreux grévistes dans les autres services, les collèges, les routes, les musées, les archives, avec 90 % de grévistes dans certains établissements. Les correspondants de LA TRIBUNE DES TRAVAILLEURS se sont rendus à la rencontre des grévistes rassemblés devant le conseil départemental. Et, alors qu’une délégation intersyndicale était reçue par l’employeur, ils ont pu interroger David VEUILLET, chef cuisinier au collège de Montréal-la-Cluse, et secrétaire adjoint du syndicat FO territoriaux de l’Ain.
Peux-tu nous dire qui a appelé et peux-tu nous expliquer les raisons ?
Force Ouvrière, la CGT, et la CFDT ont appelé à la grève ce lundi avec appel au rassemblement devant le conseil départemental.
Il s’agit d’abord de renégocier le régime indemnitaire (primes de la Fonction publique territoriale, NDLR), seule variable possible pour l’évolution de nos salaires. Nous voulons un plan évolutif sur cinq ans. Actuellement celui de l’Ain est l’un des plus faibles, très inférieur à ceux des départements limitrophes comme le Rhône. Ce qui donne des salaires peu attractifs et qu’on manque d’énormément de personnel, en particulier dans les catégories A et C.
Nous demandons aussi le maintien de tous les postes, et l’embauche de fonctionnaires en nombre suffisant.
Nous nous opposons également à la remise en cause du dispositif existant du service social tel qu’il est envisagé par l’exécutif départemental de l’Ain et qui conduira d’une part à la dégradation des conditions de travail des agents ( travail en open-space, bureaux sans fenêtre, isolement professionnel dans les permanences extérieures, risque renforcé d’agressions, polyvalence et mélange des missions entre les agents sociaux et administratifs, augmentation des temps de trajet personnels et professionnels), et d’autre part à une dégradation globale de la qualité du service rendu à l’usager ( éloignement des services sociaux départementaux pour les usagers, plateforme téléphonique, suppression de la moitié des Maisons De la Solidarité et de l’Action Sociale, les Points d’Accueil Solidarité. Nous voulons donc le maintien de tous les services publics de proximité du social.
Enfin
l’exécutif veut aussi privatiser l’entretien dans les collèges, après
l’avoir déjà commencé pour la restauration. Nous, nous voulons que les
missions des collèges restent publiques.

Les mouvements de grève se multiplient. Aujourd’hui même sur Bourg-en-Bresse, les infirmières des blocs opératoires de l’Hôpital étaient elles aussi en grève pour leurs conditions de travail et pour la défense du service public. Quant au projet Macron-Delevoye de destruction de nos systèmes de retraite, il nous concerne tous. Sur ce point les syndicats FO, UNSA, CGC, Solidaires, et SUD de la RATP ont récemment appelé à une grève qui a été très massivement suivie. Ils appellent à une grève illimitée à partir du 5 décembre pour le retrait du projet de retraite par points. As-tu vu que le Comité Confédéral National de FO propose à tous les syndicats de s’y rallier et d’en faire une grève interprofessionnelle pour mettre en échec le projet Macron-Delevoye ?
Nous constatons qu’après les mouvements de 2016 qui n’ont rien donné il est difficile de mobiliser à nouveau sur un mouvement national général.
Pourtant il y aura bien convergence à un moment ou à un autre pour défendre nos retraites. Sinon il ne restera rien.